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Coup d’envoi autour de la régulation des paris sportifs en France

coupe du monde 2022

coupe du monde 2022

Les sites de paris en ligne dans le collimateur des autorités de régulations financières pendant la coupe du monde.


La dernière coupe du monde au Qatar est décidément très controversée. Après le scandale autour des 6500 morts pour la construction de stades climatisés en plein milieu du désert Quatari, c’est au tour des organes de régulations sportifs d’alerter autour d’un phénomène qui prends de l’ampleur. Pour rappel, cette coupe du monde 2022 a démarré le 30 novembre dernier et elle pourrait inciter de nombreux jeunes parieurs sportifs à miser des sommes importantes, ce qui inquiète les autorités de régulations financières et les associations de consommateurs.

Un public jeune masculin, urbain, aux codes de communication très marqués

C’est un public essentiellement masculin, urbain et jeune (40 % ont entre 18 et 25 ans) aux comportements parfois problématiques qui pourrait être amené à parier pendant cette coupe du monde 2022. Cet évènement sportif qui a lieu tous les quatre ans a déjà réunis plusieurs millions de téléspectateurs. Il doit rester une source de plaisir et d’émotions sans entraîner de dérives avertit Isabelle Falque-Pierrotin directrice de l’ANJ (autorité Nationale des Jeux) au micro de France-Inter [1].

Pourtant, 15 % des comportements liés aux jeux sont à tendance problématiques voir addictives. Ces dérives sont en parti expliquées par la communication très agressives et très ciblée des grands opérateurs de paris sportifs français qui incitent les 18-25 ans à parier toujours plus.

Nous sommes face à un duel de communicants

En réponse aux communications agressives des enseignes comme Winamax présentant les paris sportifs comme une solution pour gagner de l’argent facile que l’ANF a contacté l’agence publicitaire TBWA pour réaliser des clips de préventions diffusés sur les réseaux sociaux.

Le retour de cette campagne de l’ANF a été très bien accueilli par le public. Il faut dire que ce morceau de rap a été produit en collaboration avec des artistes déjà implanté dans l’écosystème du rap français dont le beatmaker BLV ont été diffusé et bien reçu par la radio Skyrock -elle même référence en la matière.

Cette campagne de communication se fait sur plusieurs canaux et un site web à même était pensé pour aider les plus jeunes à évaluer leur comportement addictif face aux jeux en ligne. Le test est disponible sur le site https://www.evalujeu.fr/

Un marché encore récent qui peine à définir un cadre juridique

En effet, le marché des paris en ligne a été ouvert à la concurrence en 2010 et s’est imposé comme un nouveau paradigme pour les joueurs. En France, ce n’est pas moins de 17 opérateurs qui ont doublés leurs chiffres d’affaires suite l’ouverture du marché. L’opération du gouvernement alors sous la tutelle d’Eric Woerth avait comme objectif de limiter le secteur des paris sportifs pour tenter de le réguler plus facilement.

Avant 2010, plus de 75 % de sites de paris en ligne étaient illégaux (hors cadre de la loi) sur le net avant cette régulation difficile. C’est le constat émis par Luc Chatel – porte parole du gouvernement sous l’ère Sarkozy – félicitant alors l’action du gouvernement. [2]

Ces 17 opérateurs ne sont pas les seuls à exercer une tentation auprès des parieurs français, car on trouve de nombreuses façons de contourner les lois françaises pour se tourner vers des sites européens ou belges. Des sites comme bet777 sont par exemple accessibles via un VPN et permettent de parier facilement sur la coupe du monde.

Des gains perçus qui ne sont pas toujours imposés.

Cependant, les récentes régulations obligeant les parieurs professionnels à déclarer leurs gains peuvent limiter ces comportements.Comme l’indique le cabinet avocats-picovschi.com [3], les gains réguliers sont imposés par le loi. Si la régulation manque de clarté à ce sujet, le même cabinet d’avocat indique qu’un parieur sera déclaré comme professionnel à partir de 30.000 euros de gains par an (ce qui reste quand même considérable).

Pour le moment, les gains des paris sportifs sur la pratique « amateur » ne sont pas toujours imposés dans la mesure ou ils ne sont pas considérés comme des gains réguliers. C’est très probablement une des raisons qui poussent le parieurs sportifs a dépensé de montants parfois trop importants sur des sites, ce qui incite les dérives. On retrouve par ailleurs le même phénomène dans le secteur des cryptomonnaies.

[1] : https://www.youtube.com/watch?v=AOmBTphscRU
[2] https://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/france/paris-en-ligne-le-gouvernement-veut-legaliser-au-1er-janvier-2010-25-03-2009-306707.php
[3] https://www.avocats-picovschi.com/quelle-est-la-fiscalite-des-paris-sportifs_article_1686.html

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